Les conditions d’accès à la propriété se durcissent : l’apport personnel moyen exigé est désormais de 89 000 euros

Dans un contexte de taux de crédit immobilier multipliés par quatre au cours des 18 derniers mois, les conditions d’accès à l’immobilier se durcissent considérablement. L’apport personnel moyen exigé par les banques a connu une forte augmentation, atteignant un montant vertigineux de 89 000 euros.

Tour Eiffel Monument parisien

Un marché immobilier en pleine zone de turbulence

L’augmentation des taux de crédit, couplée à une baisse insuffisante des prix immobiliers, a compromis de nombreux projets immobiliers. Pour de nombreux emprunteurs, le montant de l’apport personnel est devenu un obstacle insurmontable, les obligeant à revoir à la baisse leurs ambitions, voire à abandonner leur projet.

Un apport personnel en forte hausse

Selon les chiffres du réseau immobilier Century 21, en 2019, un apport de 5% suffisait pour obtenir un prêt. Quatre ans plus tard, pour un projet immobilier de 250 000 euros, il faut désormais être en mesure de mettre sur la table près de 35% de cette somme, soit environ 87 000 euros.

Les conséquences pour les acquéreurs

“L’après-Covid fut l’éloge des grands espaces, jusqu’à ce que la pression sur les prix finisse par contraindre les ménages à renoncer à plusieurs m² pour pouvoir réaliser leur projet”, résume le président de Century 21, Charles Marinakis.

Les acquéreurs doivent dans certains cas se tourner vers des logements plus petits. La surface moyenne des logements vendus a ainsi diminué de 5 m² depuis le début de l’année.

Les seniors également impactés

Les seniors aussi sont touchés par la difficulté d’accès à la propriété. Bien que représentant 25% des non-propriétaires en France, avec la hausse des taux d’intérêt, leur capacité d’emprunt est également réduite. Pour eux, la solution pourrait être d’augmenter la durée de leur prêt, mais cela peut s’avérer compliqué lorsqu’ils atteignent un certain âge.

Face à ces difficultés, le nombre de transactions immobilières a chuté de manière significative en France, et il semble que de nombreux Français soient contraints de reporter leur projet immobilier à cause d’une réduction de leur capacité d’emprunt.

Projet grand paris vu d'ensemble Carte schématique

Les primo-accédants en première ligne

Cette hausse considérable de l’apport personnel nécessaire pour obtenir un crédit immobilier frappe particulièrement les primo-accédants. Ces derniers, souvent jeunes et avec des revenus plus modestes, ont des difficultés à épargner un montant suffisamment important pour franchir le seuil des banques. Un défi qui pourrait malheureusement les conduire à renoncer à l’acquisition de leur premier bien immobilier.

Quid de la reprise du marché immobilier ?

Face à ce contexte difficile, la question de la reprise du marché immobilier se pose inévitablement. Certains experts prédisent qu’une baisse significative des prix pourrait relancer la dynamique. Pour l’heure, les vendeurs tardent à réviser leurs prétentions, encore soutenus par une demande persistante et des taux d’intérêt historiquement bas.

Des stratégies d’adaptation nécessaires

Dans cette conjoncture difficile, les futurs acquéreurs n’ont d’autre choix que de s’adapter. Que ce soit en repoussant leur projet d’achat, en recherchant des biens plus petits ou en augmentant leur épargne, les stratégies sont diverses et variées. Une chose est sûre, l’accession à la propriété demande désormais une capacité d’adaptation et de résilience toujours plus importantes.

Notre avis

Chez nous, l’accession à la propriété est perçue comme un cap important de la vie d’un individu. Cette tendance à l’augmentation drastique de l’apport personnel nécessaire pour obtenir un crédit immobilier est donc une source de préoccupation. Le marché immobilier français, jusqu’ici accessible à une population relativement large, semble se restreindre aux foyers les plus aisés. Plus inquiétant encore, cette situation risque d’exclure une part importante de la population, notamment les primo-accédants, généralement plus jeunes et disposant de moins d’épargne. Nous pensons qu’il est essentiel de trouver des solutions durables, que ce soit à travers une régulation des prix immobiliers ou l’instauration de politiques d’aide à l’achat plus efficaces.

À retenir : L’augmentation de l’apport personnel, un écueil pour les acquéreurs

– L’accès à la propriété se durcit avec une hausse significative de l’apport personnel exigé par les banques pour obtenir un crédit immobilier.
– Les primo-accédants sont particulièrement touchés par cette situation.
– L’apport personnel moyen est désormais estimé à 89 000 euros, soit près de 35% du prix d’achat du bien immobilier.
– La reprise du marché immobilier reste incertaine et dépend notamment d’une possible baisse des prix.
– Les acquéreurs sont contraints d’adapter leurs stratégies pour faire face à cette situation.

Dans ce climat immobilier incertain, l’accession à la propriété devient un défi de taille. La forte hausse des apports personnels combinée à des taux de crédit en augmentation continue pourrait, à terme, bouleverser le marché immobilier français et laisser sur le carreau de nombreux aspirants à la propriété.